Intelligence Artificielle

Les opportunités d’investissement liées à l’IA ne se limitent pas à la tech

L'IA est devenue un thème d'investissement majeur, tirant le secteur technologique vers de nouveaux sommets en bourse.

Au-delà de la sphère technologique, quels autres secteurs sont concernés par ce raz-de-marée de l'IA ? Comment l'IA se diffuse-t-elle dans le reste de l'économie ? Réponses avec Guillaume Uettwiller, gérant thématique chez CPRAM, expert reconnu de la gestion thématique.

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Publié le 01 juillet 2024

cpram

Guillaume Uettwiller

Gérant thématique - CPRAM

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Comment définissez-vous l'intelligence artificielle ?

L'intelligence artificielle, c'est la capacité d'une machine ou d'un ordinateur à simuler l'intelligence humaine pour effectuer des tâches et/ou prendre des décisions. En somme, l'IA aujourd'hui est capable de raisonner, de penser, de prendre des décisions et même d'apprendre. C'est une technologie qui est en plein essor, qui a été mise au devant de la scène avec ChatGPT depuis novembre 2022, mais qui s'est immiscée dans nos vies il y a plusieurs dizaines d'années.

Quand vous utilisez votre téléphone portable pour déverrouiller par exemple via la reconnaissance faciale, c'est de l'IA. Quand vous cherchez l'itinéraire le plus rapide dans les embouteillages, c'est de l'IA. Quand vous faites une recherche directement sur Amazon, vous utilisez l'intelligence artificielle. L'IA est déjà au cœur, et bien ancrée dans nos usages du quotidien. Mais elle va devenir omniprésente dans les prochaines années parce que les cas d'usages industriels vont se développer. Dans la finance évidemment, mais également dans l'agriculture, l'industrie ou même la santé.

Quels sont les facteurs de la performance du secteur ?

2024, c'est la continuité de 2023. Nous sommes toujours dans la phase de construction de l'infrastructure liée à l'intelligence artificielle qui va supporter ce développement. Les hyperscalers, que sont les fournisseurs de cloud public comme Google, Microsoft ou encore Amazon, ont remonté très fortement leurs dépenses en capital d'investissement.

Elles vont culminer à environ 200 milliards par an sur les prochaines années, en 2024 et en 2025, c'est une hausse de 40 % par rapport à l'année dernière. Et c'est ça notamment qui a fait monter les valeurs de l'IA. Nous voyons ces investissements commencer à ruisseler dans l'écosystème, dans la chaîne de valeurs de l'IA.

Ça va des semi-conducteurs avec les équipementiers, les designs ou même les fondeurs, mais également dans les réseaux de communication ou même le matériel informatique lié aux serveurs, typiquement les racks. Et c'est tout ça qui a participé à la très forte performance du groupe en ce début d'année.

L'IA un phénomène uniquement lié aux valeurs technologiques ?

Nous entrons dans un nouveau super-cycle technologique, donc c'est évidemment d'abord le secteur tech qui est concerné, mais à l'évidence, la construction de cette infrastructure, c'est-à-dire ces 200 milliards qui vont ruisseler, offre des opportunités dans d'autres secteurs d'activité.

Typiquement, on prend un exemple concret, les datacenters accélérés consomment 7 fois plus d'énergie qu'un data center traditionnel, et donc forcément, ça crée des opportunités dans les énergies renouvelables, notamment le solaire, mais également dans la modernisation du réseau électrique, qui va être une problématique pour accommoder des datacenters qui peuvent faire un gigawatt de puissance, c'est-à-dire dix fois plus que la taille des datacenters que nous construisons actuellement.

Évidemment, il va y avoir les cas d'usages industriels qui vont émerger dans les prochaines années, que ce soit dans la robotique ou bien dans la santé. On voit déjà des labos pharmaceutiques utiliser l'IA générative pour simuler la structure des protéines et simuler l'interaction dans la recherche médicale.

Pourquoi cet écart entre fabricants de semi-conducteurs et éditeur de logiciels ?
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Effectivement, nous avions une assez forte corrélation entre ces deux secteurs en 2023, dû au fait que les investisseurs s'attendaient à une monétisation rapide des nouvelles fonctionnalités liées à l'intelligence artificielle.

En 2024, l'image est un peu plus nuancée, je dirais. Nous voyons que la monétisation est plus lente, sauf chez Microsoft et ServiceNow, qui ont chiffré la contribution de l'IA en termes de revenus. Les autres acteurs qui avaient bénéficié d'un effet d'annonce positif ont été plutôt sanctionnés si ça n'a pas suivi. L'environnement macroéconomique reste également difficile et nous voyons que ça pèse sur le choix des entreprises et le contrôle des coûts.

Et nous observons également que le marché reste rationnel puisque les investisseurs ne réagissent qu'à une seule chose, à savoir les révisions positives ou négatives des fondamentaux.​​​​​​​

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